Durant deux ans l'atelier de Jaber Lutfi sera ambulant. Il s'arrêtera dans divers lieux et institutions culturelles de la région de Montréal pour créer une série de tableaux en présence de spectateurs. À chaque escale un nouveau tableau sera peint. Le format du tableau dépendra de la durée du séjour qui variera entre deux et quatre semaines. On réserve sa place comme pour un spectacle. Plusieurs séances par jour sont programmées. Chaque séance peut accueillir jusqu’à huit personnes.
Le public est convié à une incursion approfondie au coeur d’une pratique pictrurale singulière. Le peintre ouvre sa boite à outils et dévoile ses procédés. Comme les séances se passent en présence de petits groupes, l’amateur d’art peut observer le travail de près et interroger l’artiste au moment même où ses choix se font. Tout en travaillant celui-ci répond aux questions, parle de ses intentions, ses difficultés, ses choix possibles et de ses intuitions. Parade nuptiale dévoile un processus créateur tout au long de sa progression et permet un dialogue direct entre artiste et amateurs d’art au plus vif de la création.
Jaber Lutfi peint à l'acrylique des tableaux figuratifs évoquant un théâtre archaïque où des personnages costumés jouent des extraits de récits indéterminés. Ses tableaux largement improvisés sont des clairs-obscurs peints en de multiples couches colorées et translucides. Ses inspirations diverses mêlent Van Eyck et Picasso, Bosch et Michaud.
Comme le rêve d’un autre nous parvient sous la forme réduite du récit, l’art d’un autre nous parvient sous la forme réduite du tableau. Comme il ne suffit pas d'un récit pour rendre compte d'un rêve, il ne suffit pas de la surface fixe du tableau pour rendre compte de ce qui se passe dans la tête de l’artiste à l’œuvre. Les images qui subsistent dans le tableau et ce qu'on en dit ne sont pas tout l’art. Parade nuptiale est une tentative pour entraîner l’amateur intéressé au plus proche, au plus vivant de la peinture de Jaber Lutfi.
Parade nuptiale parcourra principalement la région de Montréal de janvier 2015 à décembre 2016. De 20 à 30 tableaux seront produits dans autant de lieux.
La tournée culminera par une exposition publique intitulée Noces.
Chaque semaine vous créez un tableau figuratif mettant en scène des personnages imaginaires dans des espaces théâtralisés puis vous leur inventez un récit. Exercices et stratégies variés vous sont proposés afin d'étoffer visuellement les tableaux. On y pratique principalement le collage de papiers ornementés.
Nous suivrons quatre axes d'entraînement :
Ateliers ponctuels. Activités de loisir pour les personnes qui ont peu dessiné ou peint depuis l'école. Aucun prérequis.
Un retour inespéré de la narration en peinture.
Mickael Bouffard
Voo.ca, 2004
Le spectateur se prend à redécouvrir la magie du dessin.
Christine Dubois
Une Lanterne éclaire son aire. Vie des Arts, no 189, p. 67, 2003.
…Les images qui habitent ses tableaux ont l’inquiétant éclat d’un univers riche, nourri de quelques siècles d’interrogation sur le dérisoire et l’infini.
Normand Biron
Les théâtres de l’imaginaire, dans L’œil énamouré, Montréal, éditions Liber, 2001.
…Technique achevée de la peinture…
Jean Dumont
Préface de l’exposition chez Observatoire 4, Montréal, 2000.
The artist has a way of transforming animals seemingly right out of a medieval bestiary into fascinating, lumpish forms corresponding with archetypes lurking in the deepest recesses of our minds.
Henry Lehman
The Gazette, Montreal, Saturday, October 28, 2000.
C’est l’audacieuse œuvre d’un artiste hors du commun, Véritable créateur d’un imaginaire d’une rare richesse, d’une fantaisie pleine de bizarres profondeurs.
Edouard Lachapelle
Catalogue de l’exposition À l’aube du troisième millénaire, 1999.
On pourrait tenter de rendre ce qu’est un tableau de Jaber Lutfi en suggérant une scène qui, sans être une boite, montre des personnages d’ombre qui viennent non pas raconter une histoire de leur passé mais dire comment ils sont peints au présent et ce qu’ils font en silence.
Edouard Lachapelle
Vie des arts, no 173, 1999.
Superbe
Raymond Bernatchez
La Presse, Montréal, samedi 19 mars 1994.
Inclassable
Bernard Paquet
Vie des arts, no 164, 1994.
Technically, the paintings are an advertisement for the versatility of acrylic paint on wood panel and canvas. This is craftsmanship of a pretty high order.
Alan King
The Ottawa Citizen, Monday, November 7, 1994.
Peintre de l’indicible mais aussi de la quête de sens, il élabore une œuvre ambiguë, empreinte d’une théâtralité parfois à la limite du baroque, qui se propose à la fois comme un spectacle et une méditation poétique.
Un univers d’images douces [...] dont le tragique et le douloureux, bien que feutrés, ne sont jamais absents.
Alain Gignac
La grand jaune, octobre 1992.
Ce jeune peintre réactive le sens du merveilleux.
Marie-Michèle Cron
Le Devoir, Montréal, vendredi le 3 avril 1992.
...encore aux études, il a atteint déjà une maturité étonnante.
Hedwidge Asselin
Catalogue de l’exposition Une véritable relève, 1990.
Ce théâtre pictural issu de phantasmes, ou des personnages s’articulent autour d’histoires incongrues, jaillit en abondance chez ce jeune artiste.
Claire Gravel
Le Devoir, Montréal, samedi 22 août 1987.